Tamara says

🙂 pour No : Qu’on ne m’accuse pas de me contredire (je reconnais volontiers ce travers mais il ne s’applique pas presentement), ceci est un texte fini integre dans un blog.

A Bombay, il a une arche qui s’appelle Gateway of India, la porte de l’Inde, inauguree en 1924 pour l’arrivee du roi d’Angleterre, une date qui correspond au debut de la marche pacifique de Ghandi. Un edifice de pierres finement tailles, une dentelle de basalte que le soleil vient reproduire en ombre sur le sol. De la partent les bateaux decores des touristes qui veulent visiter l’Ile Elephanta. C’est le commencement. Il y a aussi, quelques kilometres plus loin, un front de mer derriere le quartier des blanchisseurs ou les enfants jouent avec des chiens errants parmi les detritus. La ville a repousse les maisons delabres jusqu’a cet endroit tout pres de l’eau dont l’odeur pourrait laisser croire qu’une vingtaine de cadavres y ont ete abandonnes a la putrefaction. Mais ce n’est pas de la mort qu’emane cette senteur de fin du monde. C’est de la vie : de ces gros tuyaux d’egouts qui viennent vider tous ce que rejettent des milliers d’habitants chaque jour, et de cet amoncellement de dechets qui fait planner les rapaces. La fin.
Voila donc un joli cliche, que l’inde c’est le contraste, c’est le debut, c’est la fin, c’est l’odeur des fleurs et du safran, c’est celle de l’urine et de la crotte. Sans doute cette vision provient-elle d’une attente, d’une lecture preconsue. Pourtant je m’y sens bien. Je m’endors heureuse malgre ma peau toujours moite, l’odeur camphree du beaume du tigre vennant bercer mes songes. Des songes etranges a la verite. Depuis quelques jours je reve de la cour de recration du lycee, comme si c’etait le seul le lieu que mon inconscient parvenait a assimiler au joyeux bazar toujours un peu chaotique, toujours un peu organise, que l’on retrouve dans la rue, a la gare, et dans le pantheon des temples. Hier nous avons visite les grottes d’Ellora avec d’innombrables sculptures. Les dieux, nous assurait Lonely Planet, pouvaient meme y sortir des phallus. Une religion qui semble davantage prendre en compte l’homme dans sa totalite. On rencontre d’ailleurs quelques touristes zen comme ce rasta quarantenare hollandais qui m’a donne des conseils pour acheter des cartes postales a un marchand autiste, car, parait-il, elles sont difficiles a trouver en dehors des sites touristiques. Le soir, au restaurant, nous nous sommes joyeusement rendues compte qu’elles etaient pornographiques. Un objet de plus dans ma collection de curiosites, a moins que quelqu’un n’en veuille une… Laissez vos adresses dans les commentaires. Un emballage discret pourra etre garanti si vous le souhaitez! Faites confiance a l’UNESCO ai-je repete toute la journee a Shoko. Voila le resultat!

Laisser un commentaire