Mon tour de table dans le monde 3: Ouzbékistan -part 1-

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Mosquée Bibi Khanoum

Je vais couper mon mois en Ouzbékistan en 2 parties tellement il a été… pleins de rebondissement.
Première partie, donc. Fin août, ma copine et moi arrivons à Dustlik, à la frontière sud entre le Kirghizstan et Ouzbékistan. C’était le chemin le plus court pour relier Chine et Ouzbékistan. Passer par la capitale, Bishkek nous aurait pris trop de temps.
On arrive donc tranquillement en bus à la frontière… contrôle de passeport à la sortie Kirghize. Les soldats s’amusent bien de voir débarquer 2 jeunes filles, on ne comprends pas très bien ce qui leur fait rire mais bon, du moment qu’ils nous passer avec tampon « sortie » sur le visa…

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Entre 2 frontières

Entre la sortie de Kirghizstan et l’entrée de l’Ouzbékistan, un petit kilomètre rempli des 2 côtés de changeurs de monnaie. Avec 1 euro = 1200 soms, faut prévoir un gros portefeuille. Et là, mauvaise surprise, la première du voyage. Mon visa ne commence que dans 3 jours! Et n’ayant qu’un visa à simple entrée, je ne peux ni retourner en Kirghizstan, ni entrer en Ouzbékistan pendant 3 jours. Bloquée donc avec ces changeurs de monnaie et les soldats ouzbéks.
Ma copine a le visa valide et est priée de passer le chemin.

Alors, réflexe, j’essaie d’appeler l’ambassade de France en Ouzbékistan, à Tashkent, à plusieurs heures de la frontière. Le monsieur qui me prête son portable ne pense qu’1 chose, me taxer mes dollars le plus possible (et tout ça en Russe bien sûr) et la gentille réceptionniste à l’ambassade complètement à côté de la plaque: « vous n’avez pas de faxe pour nous envoyer une photocopie de votre passeport et de visa? » ou « mais il n’y a pas de restaurant ou d’auberge là où vous êtes coincée? », « vous ne pouvez pas faire parvenir votre passeport à l’ambassade? » … « je suis bloquée ici, je vous ai dit ou pas??? »
A part un tuyau d’eau, je ne voyais pas grand chose. L’eau bien sûr pas buvable pour nous. « Vous pouvez nous rappeler dans 15min? »
Bref, autant dire, il ne fallait pas compter sur eux. Elle n’a jamais dû mettre le pieds, même vu comment était cette frontière.

Ma copine a eu une insolation et on a pu faire ouvrir l’infirmerie placée en plein milieu de la zone militaire (tout vitrée) avec un médecin fort sympathique. On est resté assis sur les lits blancs la journée en se demandant ce qu’on pourrait bien faire…

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la vue de l’infirmerie, la frontière qu’on a pu admirer pendant 24h…

On me propose de m’héberger dans le foyer situé juste à côté de la zone militaire entre le 2 frontières, la seule habitant ici. Mais ma copine, qui a déjà le visa tamponné, ne peut y aller et doit partir de… l’autre côté.

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Après on nous a dit que c’était interdit de prendre des photos ici.

A notre grande surprise, les soldats nous servent un dîner! du poivron farci au mouton avec pomme de terre et carotte, un naan (du pain) et du thé. On avait un peu rien mangé… et on se demande qu’est ce qui va se passer après.

Alors, un commandant nous fait comprendre qu’on peut dormir dans son « salon », une petite salle avec une table basse et canapé. On prend nos sacs à dos et on y va… quand j’y pense, on est bien naïve, et le monde n’est pas si cruel qu’on nous dit puisqu’il nous ait pas arrivé de catastrophe, juste quelques peurs. Mais qu’est ce qu’on aurait pu faire…^^;

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On a eu droit aux énormes shots de vodka (dont on a fait plus semblant de boire), du tan, du lait de jument alcoolisé, la spécialité kirghize. Il n’a pas réussi à ma copine… très mauvaise nuit donc, à dormir sur la moquette dans la minuscule salle.

Le matin, on se fait virer. On se jure de se retrouver dans 3 jours dans un B&B à Samarkand, on se dit bonne chance et je me retire chez la famille ouzbék, elle part.

La famille… grand-mère et ses 4 fils, la femme de l’aîné et les enfants et femmes des autres fils qui passent et repassent… je n’ai pas compris qui était fils de qui, qui habitait où… on m’a attribué une chambre et il était déjà l’heure de déjeuner.

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… de la pomme de terre sautée. Il récupère le reste du dernier repas pour le suivant. C’est servi dans un plat unique et tout le monde se sert à la main. Un torchon circule pour pouvoir essuyer ses doigts. On était 6 ou 8… servi avec 1 piment frais (à croquer) et du thé. Le reste de ce repas avait été utilisé pour le dîner, dans une sorte de feuilleté cuite à vapeur, avec en guise de pâte, une pâte de ravioli (honum).

Ils ne parlaient pas anglais, donc on ne se communiquait pas beaucoup. J’avais mon guide de conversation mais bon… On commémorait l’indépendance de Ouzbékistan des russes donc je voyais à la télé, les danses, les chants traditionnelles… moi qui voulait découvrir la culture locale, j’ai été servie, hébergée malgré moi chez l’habitant pendant 3 jours ^^; Donc je vous fait partager aussi!

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Chaque maison habrite un cour intérieur avec un vigne. C’était la saison, à la fin de chaque repas, on en cueillait. J’ai même appris le mot en ouzbék: uva, je crois.

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La cuisine, face au cour, qui accueille aussi potager, toilette et Le robinet, le seul de la maison. Je me demande comment elles font l’hiver quand il fait -20°c…
C’est sur ce takhta qu’on mange. soit on met les plats directement sur le tapis, soit on ajoute une table basse dessus. On se met entièrement dessus, à 6 (ou moins) et on mange toujours avec ses doigts.

Les ouzbeks adorent danser. Les femmes pourraient danser assises, on bougent surtout les bras, main et tête ^^ et apparemment ça commence tôt!

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« vas, montre lui comment tu danses…! »

Tout ça pour raconter mes 2 premiers jours! Je vais jamais y arriver! bon, c’est bon, je peux passer la frontière… direction Samarkand! Je voulais prendre le train à Andijan. Taxi collectif jusque là bas.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les russes ont envoyé les prisonniers Coréens en Ouzbékistan (comme les allemands ou les prisonniers russes). Daewoo et Hyundai se sont depuis installés et on ne voit que 2, 3 types de voitures ici: Nexia, genre de taxi collectif (pour 4 à 5 personnes) ou des mini bus. Sinon, j’ai été dans un vieux Ford bleu pour ~20 personnes, avec des autocollants des Bleus lors de la Coupe du monde de 98. Oui, les vieilles voitures, cars, bus… sont rachetés par ces gens là qui utilisent comme les seuls moyens de transport entre villes. Et un trajet vaut 4000 à 10000 soms pour traverser le pays. Le chauffeur passe avec un sac plastique pour ramasser les billets!

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photo de ma copine No sur Flickr

Mais la mauvaise surprise, arrivée à la gare ferrovière, on m’apprend que le train pour Samarkand ne passe que dans 5 jours. Bon… je reprends un taxi collectif et part d’abord pour Tashkent pour ensuite reprendre un bus pour Samarkand. Y arriverai-je dans la journée…?

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Dans mon Ford bleu…

Ca commence à faire long, promis, le prochain billet sera plus court et plus gastronomique mais je vais m’arrêter là pour celui ci, ça fait…
Suite au prochain épisode…! 😀

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Mes précédents récits de l’été /automne 2007:
1/ Chine OuÏghour
2/ Kirghizstan

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